Techniques d’écritures | Critique cinématographique – Version print
Exercice universitaire | LP Techniques Journalistiques pour les Nouveaux Médias – Paris 8 Université (93)
2019 – 2020

« Les Misérables »

Affiche Les Misérables

« Les Misérables », le choc des rivalités

Immersion au coeur du brasier de la cité

Nominé à vingt-cinq reprises dans le monde entier, le premier long-métrage du réalisateur Ladj Ly «  Les Misérables  » a fait l’effet d’une véritable bombe sur les écrans à sa sortie en novembre 2019. Inspiré des expériences personnelles du cinéaste, lui-même originaire du quartier des Bosquets à Montfermeil, le scénario alerte sur la dualité explosive qui oppose les habitants des cités aux forces de l’ordre en banlieue parisienne.

« Mes amis, il n’y a pas de mauvais hommes ou de mauvaises herbes, il y a juste de mauvais cultivateurs ». C’est sur cette citation de Victor Hugo que « Les Misérables » se clôturent et à juste titre. Bien qu’issu de la cité, Ladj Ly ne fait ni une plaidoirie des banlieusards ni un blâme des forces de l’ordre, mais tend à montrer, avec autant de nuances que possible, la violence des affrontements perpétuels qui opposent les deux partis.

À l’instar de Stéphane, nouvelle recrue de la brigade anti-criminalité de Clichy-Montfermeil, le public découvre le climat sous tension du quartier des Bosquets. Une affaire de vol de lionceau impliquant artistes de cirque et gamins de la cité, un tir de LBD assigné accidentellement sur l’un des enfants suspectés par l’un des trois ‘bacqueux’ lors d’une interpellation, un drone qui filme ces dérives et devient une preuve lourde à l’encontre de la police… En quelques instants, la bavure est commise et le quartier tout entier s’embrase. Tiraillé entre sa morale personnelle et l’engagement qui le lie à ses collègues, Stéphane tente de désamorcer la guerre qui se prépare.

Si Ladj Ly donne au personnage de Stéphane l’occasion de décrier les conditions difficiles de sa profession, c’est également à travers le personnage de ‘Buzz’, le jeune du quartier propriétaire du drone, qu’il dénonce les dérives policières trop souvent étouffées. En n’omettant pas du scénario les nombreuses infractions des habitants, il tient tout de même à alarmer sur la répression illégitime et la violence policière infligées aux habitants du quartier… Un parti-pris salué par la critique et assurément récompensé à travers le monde.

Galerie photos de l’oeuvre